20/08/2012

Après trois ans

                                  PAUL VERLAINE ( 1844-1896 )
    
Ayant poussé la porte étroite qui chancelle,
Je me suis promené dans le petit jardin
Qu'éclairait doucement le soleil du matin,
Pailletant chaque fleur d'une humide étincelle.

Rien n'a changé. J'ai tout revu:  l'humble tonnelle
De vigne folle avec les chaises de rotin.....
Le jet d'eau fait toujours son  murmure argentin
Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle,

Les roses comme avant palpitent; comme avant,
Les grands lys orgueilleux se balancent au vent,

Chaque alouette qui va et vient m'est connue.

Même j'ai retrouvé debout la Velléda
Dont le plâtre s'écaille au bout de l'avenue,
Grêle, parmi l'odeur fade du réséda.

08/08/2012

Proverbe chinois


Plusieurs enfants qui faisaient l'école buissonnière s'amusaient dans la rue. Ils remarquèrent une vieille femme qui, inlassablement, frottait une barre de fer contre une pierre.

Intrigués, ils demandèrent :

- Que faites-vous là, vieille mère ?

Elle répondit sérieusement :

- Je frotte cette barre pour la réduire ; je veux en faire une aiguille pour coudre mes habits.

Les enfants éclatèrent de rire.

- Jamais vous ne pourrez faire une aiguille d'une barre de fer de cette grosseur !

- Je la meule tous les jours, tous les jours elle diminue un peu plus et un jour elle finira bien par devenir une aiguille. Mais des petits paresseux ne peuvent pas comprendre cela, dit la vieille.

Les enfants d'entre-regardèrent en rougissant, puis en courant, ils s'en retournèrent à l'école.

C'est de cette histoire que nous vient le vieux dicton qui a encore cours aujourd'hui :

"Travail persévérant peut faire d'une barre de fer une aiguille à broder."